28 octobre 2015

[Gauthier Vaillant - La Croix] Mgr Fellay voit des « ambiguïtés » et des « brèches » dans le rapport final du synode

SOURCE - Gauthier Vaillant - La Croix - 28 octobre 2015

Le supérieur de la Fraternité Saint Pie X s’est inquiété, dans un communiqué mardi 27 octobre, du rapport final du synode sur la famille qui est, selon lui, « loin de manifester un consensus». 
Le supérieur de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X (FSSPX), Mgr Bernard Fellay, a réagi mardi 27 octobre par un communiqué au rapport final du synode sur la famille.
Selon l’évêque intégriste, ce rapport est « loin de manifester un consensus des pères synodaux » et comporte « des ambiguïtés et omissions regrettables, et surtout des brèches ouvertes dans la discipline au nom d’une miséricorde pastorale relativiste ». Le rapport des pères synodaux dégage selon lui une « confusion qui ne manquera pas d’être exploitée dans un sens contraire à l’enseignement constant de l’Église ».

Sur l’assemblée synodale elle-même, Mgr Fellay en relativise l’autorité, écrivant qu’« en matière dogmatique aussi bien qu’en matière disciplinaire, il n’appartient pas aux organismes ecclésiastiques pourvus d’une autorité de rang inférieur – comme les conférences épiscopales – d’introduire des modifications à la vérité révélée ».

Rappelant qu’il avait adressé, en amont du synode, une « supplique » au pape François pour lui manifester son inquiétude, il reprend les mots de ce texte pour expliquer que son inquiétude « vient de ce que saint Pie X a condamné, dans l’encyclique Pascendi, un alignement du dogme sur de prétendues exigences contemporaines ».
LES DIVORCÉS REMARIÉS, DES « PÉCHEURS PUBLICS »
Mgr Fellay s’indigne ensuite avec force contre la possibilité, envisagée par les pères synodaux, d’un discernement au cas par cas de l’évêque concernant l’admission à la communion des divorcés remariés. « Tout ce que les hommes peuvent édicter ou faire contre l’unité ou l’indissolubilité du mariage ne correspond ni à ce qu’exige la nature ni au bien de la société humaine », estime l’évêque qui considère les divorcés remariés ou les personnes vivant en concubinage comme des « pécheurs publics ».

Concernant l’accès de ces mêmes personnes au sacrement de la réconciliation, il souligne que « ceux qui refusent de mettre un terme à leur situation irrégulière ne peuvent recevoir une absolution valide».
« PASTORALE SUBJECTIVISTE »
Mgr Fellay met encore en garde contre une « pastorale subjectiviste » qui contredirait la doctrine. « On ne saurait accorder aux évêques la faculté de suspendre la loi de l’indissolubilité du mariage ad casum, sans s’exposer à un affadissement de la doctrine de l’Évangile et à un morcellement de l’autorité de l’Église », écrit-il.

« Dans cette confusion extrême, il appartient désormais au pape de redire avec clarté et fermeté la vérité catholique », conclut le supérieur de la FSSPX.

Gauthier Vaillant