13 mars 2015

[Abbé Brice Meissonnier, fsspx - Communicantes] «Seigneur, faites que je voie!»

SOURCE - Abbé Brice Meissonnier, fsspx - Communicantes - mars 2015
Le Mercredi des Cendres, pour l’ouverture du Carême, l’Eglise nous invitait à la conversion: pour cela, elle nous en donne les moyens! 

Notre-Seigneur nous le disait un jour: «Sans moi, vous ne pouvez rien faire ». Et bien, c’est avec lui que nous allons opérer notre conversion. 

Notre monde, lui, croit pouvoir se passer du Christ. Et un verset de l’hymne des vêpres du Christ Roi devient pour beaucoup la devise actuelle: «Nous ne voulons pas que le Christ règne!» 

Nous voyons aujourd’hui le résultat dans notre pauvre société sans Dieu. Le seul moyen pour nous sauver est de revenir à Jésus-Christ et à son Evangile. Car Il nous le dit: «Je suis la lumière du monde».

Si nous ne voulons pas que nos âmes, que nos vies, que nos familles même, ressemblent au pitoyable spectacle de notre société moderne, société qui se glorifie de vivre sans Dieu, et bien, vivons généreusement, avec enthousiasme et passion ce Carême, à la suite de NSJC. 

Si nous le faisons en traînant les pieds ou à contre coeur, en donnant à Dieu d’une main pour lui retirer immédiatement de l’autre, nous n’aurons qu’à nous en prendre à nous-mêmes. Nos âmes et nos vies ressembleront alors à un champ dévasté où rien ne pousse et où tout se dessèche. 

Le dernier dimanche avant le Carême, la liturgie nous donnait comme exemple l’aveugle de Jéricho. Cet exemple va nous être précieux pour marcher vers la joie de Pâques. Vous vous en souvenez, il criait au secours, sachant sa misère, son impuissance: «Jésus, fils de David, ayez pitié de moi!» 

Nous pouvons, nous aussi prendre à notre compte cette injonction de l’aveugle de Jéricho: «Jésus, fils de David, ayez pitié de moi!» 

Un vieux proverbe plein de sagesse nous dit: «Dieu nous donne les noix mais Il ne les casse pas. » Dans le processus de notre conversion, Dieu veut notre collaboration. Dieu est là, attentif à nos misères mais Il demande de notre côté la confiance. Souvenez-vous du cri de détresse qui est aussi un cri de foi de l’aveugle de Jéricho: «Seigneur, faites que je voie!» 

C’est la grande et unique prière du Carême: Faites que je voie! 

Alors, à l’exemple de l’aveugle de Jéricho, crions vers le Seigneur afin qu’Il nous éclaire, afin qu’Il nous aide, afin qu’Il nous convertisse. 

Jamais Dieu ne nous laissera seuls. Il répondra toujours à notre appel, même si nous ne voyons pas très clair dans notre âme. Il saura toujours nous aider à Le rencontrer. Alors ne doutons jamais de Lui! 

Le bon Dieu et son Eglise nous invitent donc, en ce début de Carême à nous convertir et nous en donnent les moyens. 

Ces moyens, ils sont simples et vous les connaissez. Ils sont au nombre de trois: 

Tout d’abord, le bon Dieu nous aidera si nous prions, si nous lui donnons un peu plus de temps dans la prière. Priez seuls, priez en famille, priez en couple, priez entre amis mais surtout priez… Celui qui ne prie pas ne se sauve pas.

Ensuite, le bon Dieu nous aidera si nous pratiquons la pénitence. La pénitence, ce mot fait peur. Et pourtant c’est une preuve d’amour envers le bon Dieu qui nous aide ainsi à nous dégager de tout ce qui gène et qui englue notre amour pour Lui. 

Le bon Dieu nous aidera enfin à nous convertir en pratiquant l’aumône, et au sens le plus large, la charité. On ne peut pas dire que l’on aime Dieu si l’on n’aime pas son prochain. 

Vivons résolument ce Carême! N’attendons pas le prochain Carême pour nous convertir parce qu’il n’est jamais trop tôt pour retourner à Dieu. Secouons notre tiédeur, notre mollesse, notre médiocrité fataliste. Rien n’est impossible à Dieu si nous Le laissons agir en nous. Comme nous le disait Saint-Paul le premier dimanche du Carême: «Voici maintenant le temps favorable, voici maintenant le jour du salut ». 

Abbé Brice Meissonnier, fssp 
supérieur