19 janvier 2013

[Nicolas Senèze - La Croix] Mgr Di Noia tend la main à la Fraternité Saint-Pie-X

SOURCE - Nicolas Senèze - La Croix - 19 janvier 2013

Le vice-président de la Commission Ecclesia Dei a écrit aux prêtres de la Fraternité Saint-Pie-X (FSSPX)
Une initiative « personnelle » selon le Saint-Siège
Que dit Mgr Di Noia ?
Dans une lettre envoyée à Mgr Fellay et transmise à chaque prêtre de la FSSPX, le vice-président de la Commission Ecclesia Dei, en charge à Rome du dialogue avec les intégristes, revient sur les discussions entre le Saint-Siège et la Fraternité, prenant acte du profond désaccord qui demeure concernant Vatican II et le Magistère des papes.

Tentant de surmonter ce désaccord, Mgr Di Noia propose à la Fraternité de revenir au « charisme positif » de ses premières années quand, estime-t-il, elle cherchait à corriger les abus nés du concile. Il souligne aussi que la FSSPX aura la possibilité de critiquer l’enseignement conciliaire mais de « manière positive et constructive », sans « recourir aux médias de masse » ni « s’ériger en magistère parallèle ». Et Mgr Di Noia de rappeler à la Fraternité le cadre de l’instruction Donum Veritatis , publiée en 1990 par la Congrégation pour la doctrine de la foi pour mettre au pas les théologiens rebelles ! 
Quel est le statut de ce texte ?
« Il ne s’agit pas d’un document officiel de la Commission Ecclesia Dei, mais d’un appel personnel du vice-président, Mgr Di Noia », a expliqué à La Croix le P. Federico Lombardi, directeur de la Salle de presse du Saint-Siège, se refusant à faire plus de commentaire.

L’initiative personnelle de Mgr Di Noia, dont les milieux traditionalistes s’interrogeaient sur le « silence » depuis sa nomination en juin dernier comme « numéro 2 » d’Ecclesia Dei, intervient alors que les discussions entre Rome et Écône semblent au point mort.

Plusieurs responsables du Saint-Siège, dont Mgr Gerhard Müller, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, pressent la FSSPX de répondre explicitement à la proposition d’accord faite par le pape cet été. « Si un groupe n’accepte pas un concile et n’accepte pas le Magistère, il doit se demander comment il peut se considérer catholique », a même asséné jeudi dernier le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, après des déclarations de Mgr Fellay traitant les juifs d’« ennemis » de l’Église. 
Comment va réagir la FSSPX ?
Ce texte de Mgr Di Noia intervient alors que la Fraternité demeure très divisée sur l’attitude à tenir vis-à-vis de Rome. Une partie des prêtres seraient tentés par l’attitude très tranchée de Mgr Williamson, exclu en octobre de la FSSPX, pour son intransigeance vis-à-vis de tout dialogue avec la « Rome moderniste ». D’autres seraient tentés d’accepter la main tendue, à condition que leur retour vers Rome n’apparaisse pas comme l’abandon du combat mené par Mgr Lefebvre. Selon certains observateurs, Mgr Fellay serait de ceux-là et tenterait de convaincre un maximum de prêtres de la Fraternité.
 
Nicolas Senèze