27 avril 2006

Quand le futur Benoît XVI défendait la messe à l'ancienne
27 avril 2006 - AFP
La messe en latin selon l'ancienne manière, toujours pratiquée par les catholiques intégristes, a compté parmi ses partisans le cardinal Joseph Ratzinger, le futur pape Benoît XVI, démontre un livre publié jeudi à Rome.

Le livre du prêtre allemand Uwe Michael Lang, intitulé "Rivolti al Signore" (Tournés vers le Seigneur), paraît avec une préface rédigée en 2003 par le cardinal Joseph Ratzinger, alors préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi, qui critiquait la réforme liturgique adoptée après le concile Vatican II.

L'usage actuellement en cours dans l'Eglise catholique est de célébrer la messe dans la langue locale, avec les prêtres faisant face aux fidèles, alors qu'auparavant ils tournaient le dos au "peuple" et célébraient en latin.

Or, selon le cardinal Ratzinger, le concile Vatican II (1961-1965) n'a prévu aucun de ces changements introduits après coup.

"Si on lit les textes conciliaires, on pourra constater avec étonnement que ni l'un ni l'autre de ces changements ne s'y trouvent sous cette forme", écrivait-il en 2003. Il regrettait "les fanatismes" du débat sur la liturgie et appelait à "éviter dans ce domaine les positions unilatérales et érigées en absolu".

Le livre et sa préface ont déjà été publiés en 2003 en allemand et en 2004 en anglais, alors que le cardinal Ratzinger n'était pas encore pape.

Dans un autre texte publié en 2001, le cardinal Ratzinger estimait que "la position du prêtre tourné vers le peuple a fait de l'assemblée priante une communauté refermée sur elle-même".

Depuis le début de son pontificat il y a un an, Benoît XVI a manifesté le désir de réintégrer dans l'Eglise les catholiques intégristes membres de la fraternité Saint-Pie X, qui posent comme condition la liberté de célébrer la messe selon l'ancien rite.

Benoît XVI a déjà amplifié l'usage du latin dans les liturgies pontificales au Vatican. Il a également reçu en septembre 2005 le chef de la fraternité Saint Pie X, Mgr Bernard Fellay.

Mais les critiques des intégristes envers le Vatican concernent aussi des questions de fond comme l'oecuménisme, que Benoît XVI n'est pas disposé à abandonner.