22 janvier 2012

[Non Nobis - Le Forum Catholique] Médiocrité grandissante dans la célébration de la Sainte Messe et dans le service de l’autel

SOURCE - Non Nobis - Le Forum Catholique - 22 janvier 2012

Etant pour des raisons personnelles et professionnelles dans l‘obligation de voyager beaucoup en Europe, il m’arrive donc d’assister à la Messe dominicale dans de nombreuses lieux de culte de la “Tradition”. Je suis effaré par la médiocrité grandissante qui, dans beaucoup d’endroits, prévaut dans la célébration de la Sainte Messe et dans le service de l’autel.

Je ne veux certes pas généraliser mais une attention très insuffisante semble être apportée à la propreté et au bon état général des ornements et de la décoration de l’autel, au respect du sanctuaire, à la formation des clercs ou des laïques appelés à servir à l’autel.

Commençons par le célébrant qui s’habille pour les fonctions sacrées à la dernière minute et dont l’aube pend tristement devant au lieu d’être ramenée vers l’arrière, à la propreté des ornements souvent dépareillés, aux nappes d’autel dont la propreté est douteuse ou qui sont mal repassées, à la tenue des enfants de chœur vêtus de soutanelles et de surplis défraîchis, chaussés de “baskets” et qui n’ont manifestement pas été éduqués à savoir se tenir dignement dans le chœur, à génuflecter correctement et qui n’ont qu’une idée très approximative de leur fonction.

Les Messes lues ou encore chantées sont parfois passables, mais lorsque l’on s’aventure à célébrer une Messe solennelle, c’est souvent le diacre et les sous-diacre qu’on voit hésitants sur la place où ils doivent être, qui n’ont pas préparé les chants de l’Epître ou de l’Evangile et qui le chantent en négligeant les règles les plus élémentaires de la prosodie. Ou le cérémoniaire, amateur non formé qui court d’un endroit à un autre dans le chœur, pour dire à l’un ou à l’autre des ministres ou des clercs ce qu’il convient de faire ou récupère à la dernière minute l’une ou l’autre chose que l’on a oublié de mettre à la crédence….

Et je ne parle pas des abus commis par tous nos instituts, messe pontificales des évêques de la FSSPX célébrées au trône, ou messes simplement chantées célébrées par les évêques diocésains “amis”, incompréhension ou inapplications des rubriques particulières de la Messe de funérailles, etc. J’ai, par exemple assisté hier à Bruxelles à une Messe de funérailles à la mémoire de Louis XVI où l’autel était couvert de fleurs et où un laïc a lu au chœur le testament du Roi martyr et où l’on a pas pris la peine de chanter l’absoute! Que d’aberrations!

“La Messe est pour le genre humain comme un soleil qui répand ses splendeurs” disait Saint Léonard de Port Maurice. C’est le trésor le plus précieux que Notre Seigneur Jésus-Christ nous ait laissé. Nous n’avons pas le droit de ne pas nous assurer qu’elle est célébrée dans le respect absolu des rubriques, minutieusement établies au cours des siècles pour préserver l’héritage apostolique et qui, il ne faut pas l’oublier, ont toutes un sens mystique précis. Qu’on lise à ce sujet le dernier et remarquable ouvrage de l’abbé Barthe, « La Messe, forêt de symboles ».

Il y a quelques endroits où ses négligences ou ses abus n’ont pas cours: je ne citerai que les prieurés de la FSSP à Lyon et à Rome, où les abbés Meissonnier, Cuneo et Barker ont un grand souci de ces choses, mais presque partout ailleurs il est urgent de corriger cet état de fait. Le Saint Sacrifice de la Messe, notre bien le plus précieux, le culte public de louanges et d’action de grâces rendu au Dieu Tout-Puissant qui renouvelle l’extraordinaire mystère de la rédemption du genre humain ne saurait souffrir la négligence, la tiédeur ou les abus alors que, comme le dit Saint Thomas, « elle renferme toutes les grâces, tous les trésors que le Fils de Dieu a répandu si abondamment sur son Eglise dans la sacrifice sanglant de la Croix . »

Cela passe sans doute par beaucoup de temps passé à entretenir lieux et objets, à répéter inlassablement les fonctions, pour les prêtres, les clercs et les cérémoniaires à passer du temps à se former , à étudier, mais comment ne pas avoir pour ce trésor les plus grands égards et le plus grand amour.