27 juin 2008

Les Lefebvristes n'ont pas l'intention de répondre à l'ultimatum du Vatican
27 juin 2008 - AFP
PARIS - La Fraternité Saint-Pie X, fondée par Mgr Lefebvre, n'a nullement l'intention de répondre à "l'ultimatum" que lui aurait posé le Vatican pour tirer un trait sur le schisme provoqué il y a vingt ans par le mouvement catholique intégriste, a indiqué vendredi le porte-parole de la Fraternité.

Le quotidien italien Il Giornale avait fait état, en début de semaine, de la proposition faite par le Vatican à la Fraternité Saint-Pie X de souscrire à cinq conditions pour tirer un trait sur le schisme intervenu il y a vingt ans.

Le Vatican aurait donné à la Fraternité jusqu'au 28 juin pour répondre positivement à ces questions.

"La Fraternité n'a pas l'intention de répondre à cet ultimatum", a déclaré à l'AFP l'abbé Alain Lorans, porte-parole de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X, joint par téléphone à Ecône (Suisse).

"Nous n'envisageons pas d'accord pratique ou canonique avant d'avoir traité des questions doctrinales qui se posent depuis Vatican II", a indiqué ce responsable de la Fraternité fondée par Mgr Marcel Lefebvre.

"Mgr Bernard Fellay - ndr: supérieur général de la Fraternité - est surpris par le décalage existant entre la procédure d'ultimatum et le contenu de cet ultimatum qui reste très imprécis", a ajouté l'abbé Lorans.

Ces cinq conditions posées par le Vatican concerneraient la reconnaissance de l'autorité du pape et l'engagement à ne rien dire contre l'Eglise, mais ne feraient aucune allusion au concile Vatican II.

Dans une homélie prononcée vendredi à Ecône, Mgr Alfonso de Galarreta, l'un des quatre évêques sacrés par Mgr Lefebvre, a déclaré, à propos de cet "ultimatum" du Vatican: "pour nous, c'est une volonté de nous effrayer, de faire pression pour un accord purement pratique. Cette voie que l'on veut nous imposer est une voie morte et nous ne la suivrons pas". Une partie de l'homélie est reproduite sur un blog lefebvriste, Christus Imperat.

Selon l'abbé Lorans, le supérieur général de la Fraternité, Mgr Fellay aurait répondu jeudi une lettre aux autorités vaticanes.

Le pape Benoît XVI avait repris le dialogue avec les intégristes quelques mois à peine après le début de son pontificat.

Il avait reçu Mgr Fellay en août 2005. En juin 2007, il a publié un décret pour autoriser largement la célébration de la messe ancienne en latin dite "tridentine" considérée comme la seule valide par la fraternité Saint Pie X.

Le mouvement des lefebvristes compterait quelque 100.000 personnes en France et 600.000 dans le monde, à travers tous les continents, selon l'abbé Lorans.