10 novembre 2006

L’épiscopat fait nommer sa nouvelle garde rapprochée
10 novembre 2006 - Romano Libero - Golias - golias.ouvaton.org
Nos évêques ont, avec raison, manifesté à Rome leur détermination à ne pas accepter sans rien dire que l’héritage liturgique du Concile Vatican II soit bradé.
On apprécie qu’ils tiennent enfin un peu la dragée haute à la Curie romaine, en particulier au fameux cardinal Castrillon Hoyos.
En même temps, les évêques ne sont pas forcément les défenseurs vigoureux du catholicisme d’ouverture que l’on attendrait. En définitive, ce que les évêques de France n’ont surtout pas supporté c’est que la Curie court-circuite, de façon certes illégitime, leur autorité.
Nous revenons toujours à la case départ. Ils veulent eux-même garder le gouvernail en main.
Cléricalisme, quand tu nous tiens !
Les évêques de France ont voté un texte d’orientation, assez court, dans lequel ils s’adressent aux fidèles traditionalistes pour exiger d’eux " un geste d’assentiment sans équivoque aux enseignements du Magistère de authentique de l’Eglise ". En fait, une adhésion à la lettre. Certains évêques seraient-ils trop heureux d’enterrer l’esprit du Concile ? D’ailleurs, comme pour à nouveau mieux se distancer du courant progressiste, les évêques ont tenu à ajouter que " rester fidèle au Concile " ne signifie pas être " nostalgique des premières décennies de sa mise en oeuvre ". Encore une leçon donnée aux fidèles et prêtres dits conciliaires, après la critique en ouverture de l’année plénière d’une soi disante lecture idélogique de Vatican II. Toujours les mêmes visés. Il est vrai qu’en matière idélogique les intégristes " ralliés " sont du choeur. Consternant !
Le texte épiscopal a été signé à la quasi unanimité. Comme opposant certain on cite le nom de Mgr Raymond Centène, évêque de Vannes.
L’épiscopat a d’ailleurs décidé de créer un Observatoire " Foi et Culture " présidé par Mgr Maurice de Germiny, évêque de Blois, chargé de s’interroger sur l’articulation entre le message chrétien et la foi.
Deux nouveaux groupes de travail commencent leur activité. D’une part, le comité " catholiques et musulmans dans la France d’aujourd’hui " autour de Mgr Michel Dubost, évêque d’Evry. D’autre part, celui consacré à " la formation des futurs prêtres ", présidé par Mgr Philippe Rolland, évêque de Moulins. Ce dernier est bien connu pour sa vision très conservatrice et restauratrice de cette formation. Cela ne laisse rien présager de bon.
Mgr Pierre-Marie Carré, archevêque d’Albi, est élu président de la Commission doctrinale de l’épiscopat. Jadis plutôt ouvert, cet ancien vicaire général du diocèse d’Agen campe de plus en plus sur des positions intransigeantes depuis qu’il a coiffé la mitre.
Enfin, élection significative, Mgr Alain Planet évêque de Carcassonne remplace Mgr Doré comme membre du conseil permanent, organe central de l’épiscopat. Un choix très significatif d’un virage traditionnel.