20 août 2008

Ce que l'on peut penser après cette déclaration de Mgr Fellay
20 août 2008 - par Ennemond - leforumcatholique.org
J'avoue ne pas vouloir me focaliser sur telle formulation du texte de Mgr Fellay. Mais ici et ailleurs, on a beaucoup discuté sur des textes de prêtres, de vicaires. Parfois, on a l'impression que certains s'ingéniaient à les débusquer. Ici, nous avons un texte officiel du supérieur général de la FSSPX. Il affirme être "très frustré parce qu[il] avai[t] assisté à une mise en scène théâtrale, emplie d’émotion". C'est un peu l'impression que j'ai avec le recul après bon nombre de discussions réelles, téléphoniques ou cybernétiques. On parle de sa grand-mère insultée, de telle opportunité, de telle tactique à saisir. Mais, dans toute cela, où est la Foi de l'Eglise ?
Certes, il n'est pas défendu de recourir aux sentiments. Comment ne pas être saisi en considérant les larmes de Paul VI répondant au cardinal Journet qu'il n'avait pas relu le texte qu'il avait signé. Les âmes ne s'en remettent pas, même quarante ans après. Ce n'est pas aujourd'hui que nous devons faire des compromis liturgiques. Le Motu Proprio vient aujourd'hui nous conforter.
Mais, ayons la force d'affirmer qu'il y a devant nous un mystère d'iniquité. Certainement, l'articulation entre les promesses faites au successeur de Pierre et l'état de l'Eglise est difficile à saisir. Mais si l'on ne veut ni tomber dans le désespoir sédévacantiste, ni se laisser endormir par les sirènes d'un progressisme rampant, la bouée de sauvetage que nous tendent les prêtres de la Fraternité me paraît la plus sûre, la plus solide, à bord de ce bateau qui prend l'eau de toutes parts.
Certains pensent avoir enfin acquis la mâturité en sachant critiquer les prêtres qui les enseignent. Qu'ils se rassurent, je ne suis pas entré en dictature. J'ai mes propres avis, mais je n'ai ni la prétention de les divulguer, ni la volonté de les soumettre aux autorités diocésaines qui s'en serviraient contre eux en venant lire ici. Et oui, tout le monde a ses défauts !
Le texte de Mgr Fellay est équilibré, me semble-t-il. Il met bien en lumière sa réponse du mois de juin. On est loin des jours de deuil et cris de désespoir de l'époque. "Mais de notre côté, que l’on comprenne bien, nous n’avons absolument rien refusé de la part de Rome." Le supérieur général de la Fraternité demande simplement d'en revenir aux principes, principes qui sont bien connus (liberté religieuse, oecuménisme, collégialité). Si, effectivement, nous avons un pape qu'il faut saisir, il ne faut pas perdre l'opportunité de parler doctrine sous son pontificat. On ne remerciera peut-être jamais assez, par la suite, d'avoir insisté sur ce point là.