26 août 2008

A 17 jours de la venue de Benoit XVI à Paris- Archive 14 - Réponse à la lettre " extraordinaire" du 20 novembre 2003 de Mgr Daucourt , le pasteur de Nanterre
26 août 2008 - lettre 139 de paixliturgique.com
A 17 jours de la venue de Benoit XVI à Paris- Archive 14 - Réponse à la lettre " extraordinaire" du 20 novembre 2003 de Mgr Daucourt , le pasteur de Nanterre Lettre 139 - 26 août 2008

Le document que nous publions aujourd’hui et le temps qui a passé depuis sa première publication (2003) sont une bonne démonstration des manœuvres mises en place par l'évêché de Nanterre en vue de faire obstruction au développement paisible de la liturgie traditionnelle désirée par de nombreuses familles.
En effet, cinq ans après les faits, il est frappant de constater que les arguments avancés par l’évêque de Nanterre pour bafouer à nouveau la demande, qui n’en étaient déjà pas à l’époque, ont désormais perdu toute once de crédibilité et de loyauté.
Souvenons-nous, nous sommes en 2003, depuis un trimestre, des centaines de fidèles vont chaque dimanche à la rencontre de leurs frères à la sortie des messes du diocèse de Nanterre ( 84 présence de septembre à décembre 2003 ) pour témoigner publiquement de leur exclusion et l'accueil des paroissiens est excellent !
Depuis septembre (2003), la lettre ouverte aux fidèles (que nous avons publiée dans la lettre 138 consultable sur le site http://www.paixliturgique.com/) a été diffusée à plus de 50.000 exemplaires (35.000 par courrier postal et 15.000 exemplaires lors des sorties de messes ). Difficile dans ces circonstances – bien qu’il n’existe officiellement « pas de demande ni de problème liturgique dans le diocèse de Nanterre » - pour l'évêque de continuer à faire le mort…
Et bien non, sa réponse ne fut pas celle de la rencontre, de l’écoute et du dialogue mais celle de la diabolisation. En effet, en guise de réponse à cette demande de fidèles de base du diocèse, Monseigneur Daucourt a envoyé une lette incroyable à son clergé et à ses équipes pastorales: Les membres de Paix Liturgique qui ne peuvent être reçus par leur évêque mais qui dialoguent néanmoins avec plus de 20 prêtres du diocèse y répond instantanément. Voici le document :


SECONDE LETTRE OUVERTE AUX CATHOLIQUES ET AUX HOMMES DE BONNE VOLONTE DU DIOCESE DE NANTERRE ( DECEMBRE 2003)


Le 30 novembre 2003 notre évêque Monseigneur Gérard Daucourt a fait parvenir à son clergé et à certains de ses fidèles une lettre qui a su retenir notre attention.

Quelle situation terrible que celle de notre diocèse ! Un lieu, peut-être le seul et le dernier, où il n’est pas concevable de se rencontrer pour discuter des ses différences et où l’idée même de la réconciliation semble exclue ! Comment est-ce possible en ce début du XXIe siècle ? Comment dans cette situation accepter qu’inexactitudes et contrevérités soient répandues ? Surtout lorsque celles-ci, parées de la plus haute autorité, sont répétées et crues par des fidèles ou des journalistes…

Nous ne pouvons que renouveler notre désir de dialogue, notre désir de réconciliation. Si nous n’avions pas ce désir, nous ne nous serions pas adressés à notre évêque, notre père. Si nous n’avion pas ce désir nous ne nous serions pas tournée vers les fidèles, nos frères. En effet ne nous trompons pas, demain, dans la même église, dans le même diocèse, nous devrons obligatoirement nous retrouver, travailler et prier ensemble… Comment cela sera-t-il possible si trop de haine et de mensonges ont été déversés ?

Dans de telles conditions, nous souffrons évidemment de voir qu’à la sortie des paroisses du diocèse où nous somme présents, des prêtres ou des petits groupes de fidèles, souvent les équipes pastorales, nous insultent et nous traient avec mépris… Chaque semaine, alors que la grande majorité des fidèles affiche une neutralité bienveillante ou de l’amitié à l’égard de notre démarche qui est sans violence et légitime, nous sommes traités par cette petite minorité « d’intégristes », « de schismatiques », « d’ennemis »… « Quittez l’Eglise, on ne veut pas de vous », nous disent-ils… Jamais nous n’aurions imaginé qu’on puisse pousser des chrétiens à une telle haine à l’égard de leurs frères.

Que ceux qui exercent une autorité réfléchissent à leur responsabilité à propos de la situation actuelle et plus encore à celle de demain. A quoi sert-il de pleurer à propos de l’unité perdue, de prier pour nos frères protestants ou orthodoxes et d’exclure aujourd’hui sans état d’âme ceux que nous n’aimons pas en utilisant à leur endroit vexations et calomnies ? Quel exemple pitoyable est ainsi donné aux croyants et encore plus aux non croyants… Contre qui ? Contre des ennemis de la foi ? Des fanatiques violents ? Même pas… Simplement contre de simples pères et mères de famille, des adolescents qui ont le tort, l’immense tort dans l’Eglise de France d’aujourd’hui, d’aimer prier comme leurs pères.

En ce temps de Noël, réfléchissons : il n’y a pas dans l’Eglise que des bons et des méchants ; c’est le Christ et son Eglise qui détiennent la vérité, pas nous ; nous ne sommes pas nous-mêmes parfaits et nous avons certainement des défauts, des torts, nous commettons des maladresses, des paroles nous échappent, comme à nous tous, comme à vous… Alors sachons être véritablement charitables, accueillir l’autre, le comprendre, admettre ses différences, surtout si elles ne nous plaisent pas ! Notre prochain, c’est bien sûr le pauvre, le mendiant, l’étranger, le laissé pur compte, mais c’est aussi ce chrétien qui ne vit peut-être pas sa foi comme nous et que nous côtoyons chaque jour.

Nous devons avoir à cœur de vivre cette charité de l’unité jusqu’à ce que, malgré nos propres défauts, nous devenions « un » comme Dieu est « un », pas seulement en parole, mais en actes.

Brigitte et Bernard Puntis, [XX XX], Louis Renaudin et Marc Tezier, le 18 décembre 2003 Pour l’association pour la Paix liturgique et la réconciliation dans le diocèse de Nanterre
Nous reproduisons ci-dessous l'intégralité de la lettre de Mgr Gérard Daucourt dans laquelle nous insérons, paragraphe par paragraphe nos remarques
Aux laïcs en charge ecclésiale,
Aux diacres et aux prêtres,
Aux communautés religieuses,
Aux responsables des servies diocésains,
Aux directeurs et directrices des établissements
catholiques d’enseignement.


Certains d’entre vous sont au courant des agissements et écrits du groupe de catholiques qui s’est constitué en « association pour la paix liturgique dans le diocèse de Nanterre ».

J’ai déjà parlé de cette affaire aux membres du Conseil presbytéral et bien sûr du Conseil épiscopal. Je prépare un dossier pour les éclairer, leur donner les raisons de ma position actuelle et des informations sur l’histoire et les enjeux pastoraux de ce genre d’affaire. Ainsi ils pourront se faire un jugement pour remplir leur fonction de conseillers ou de conseillères de l’évêque. J’examinerai ensuite avec soin les remarques et propositions qu’ils pourront me faire. Ce dossier sera aussi à votre disposition.

Notre réponse :
Nous serions heureux qu’« enfin » on nous dise ce qui fait obstacle à cette célébration demandée par le Saint-Père, qu’on nous dise enfin ce qu’on nous reproche, à nous, fidèles du diocèse de Nanterre, et non à des fidèles imaginaires auxquels on prêterait des pensées, des paroles ou des actes qui ne sont pas les nôtres, ce qui est trop souvent le cas. Nous ne sommes pas un fantasme, nous sommes des êtres humains et voulons être traités comme tels… Qu’on nous explique pourquoi nous sommes des exclus !



Selon les écrits diffusés par ladite association, « j’exclurais » de l’Église ceux qui, dans notre diocèse, voudraient des messes célébrées selon les formes du rite latin non réformé. Ceci parce que j’ai répondu par écrit à une personne qui espérait des célébrations de ces messes, qu’il n’était pas nécessaire que je la reçoive étant donné que je m’en tiens à la position de mon prédécesseur et des évêques voisins, qui, à l’époque, n’ont pas voulu prévoir ces célébrations dans notre diocèse.

Notre réponse : La « personne » en question est monsieur Éric Vincent ; il « n’espérait » pas des célébrations de la messe traditionnelle mais a sollicité son évêque, poliment et par écrit, pour lui demander au nom d’un groupe de fidèles, que soit assurée chaque dimanche et fêtes une célébration de la liturgie traditionnelle dans le diocèse de Nanterre, en communion avec son évêque. Monseigneur Daucourt rappelle qu’il n’a pas jugé nécessaire de rencontrer Éric Vincent, effectivement comme son prédécesseur qui n’avait jamais accepté de recevoir personnellement ceux qui lui avaient déjà fait cette demande en 1985, en 1991, et en 1996. Comment peut-on croire en 2003, à l’époque de la communication et du dialogue, qu’il ne soit pas « nécessaire » de rencontrer une personne ? Même si c’est pour lui dire, mais en face, que l’on n’accédera pas à sa demande ? Même si c’est pour lui livrer les termes du dossier que l’on s’apprête à rédiger en opposition à sa demande… Alors qu’on n’a jamais eu le moindre contact avec elle et qu’on déclare fonder ce dossier sur des expériences étrangères à la situation du diocèse ? L’évêque du diocèse n’est-il pas le père de tous ? Comment justifier une pareille attitude simplement parce qu’elle fut celle de son prédécesseur ? Qu’une personne ait une attitude semblable est déjà étonnant, qu’elle l’avoue et l’écrive publiquement étonne le plus sceptique…
Pourquoi vouloir associer dans une pareille attitude les évêques voisins ? Surtout si nous savons que les évêques voisins ont su se montrer généreux là où cela a été nécessaire ? Par exemple le cardinal Lustiger a octroyé aux fidèles de Paris trois églises ou est célébrée chaque dimanche et fêtes la liturgie traditionnelle, à savoir Sainte-Odile dans le 17e, Saint-Eugène dans le 9e et Notre-Dame du Lys dans le 15e arrondissement. Ou monseigneur Thomas, évêque de Versailles, qui, malgré des situations difficiles, a su intégrer dans son diocèse les communautés de Notre-Dame-des-Armées à Versailles, de Saint-Louis de Port-Marly, de Saint-Germain du Chesnay et Saint-Martin de Bréthencourt ? Ou encore Monseigneur Éric Aumonier qui a poursuivi avec charité cette politique de réconciliation ? Bien sûr Monseigneur Daucourt reconnaît que ces positions ont été prises « à l’époque » : il faudrait donc renoncer à faire évoluer les choses ? surtout dans le sens de l’apaisement ?


À partir de là, des inexactitudes et des mensonges ont été écrits dans des tracts et des courriels. Les « meneurs » ont voulu attirer les laïcs, diacres et prêtres de leur côté et ainsi les opposer à l’évêque. Si je vous écris aujourd’hui, alors que le dossier annoncé n’est pas prêt, c’est parce que ces mêmes « meneurs » opposent maintenant des laïcs, en particulier des paroissiens du dimanche, à leurs prêtres en publiant des comptes rendus tendancieux et parfois mensongers sur les réactions des prêtres à leur initiative.

Notre réponse : Quels mensonges ? Quelles inexactitudes ? Si ce n’est qu’il est inexact que l’association pour la Paix liturgique dans le diocèse de Nanterre désire opposer qui que ce soit contre qui que ce soit. Ce que nous demandons, c’est la paix et la réconciliation avec une communauté qui représente plus de 10 % des catholiques du diocèse. Et pour cela nous regrettons de devoir informer de cette question publiquement nos frères du diocèse parce que personne d’autre ne veut nous écouter ou nous rencontrer. La division ? Mais elle n’est pas de notre fait, elle existe déjà de fait dans le diocèse entre des fidèles à la sensibilité classique qui ne peuvent exprimer leur sensibilité, et des structures qui maintiennent un discours idéologique unique au nom de l’Église et qui, hélas, n’a pas depuis ces dernières décennies produit que de bons fruits. En fait, nous avons le devoir de tout supporter mais jamais celui d’exprimer notre mécontentement. Non, l’Église n’est pas un régiment militaire, le droit canon rappelle le devoir des fidèles d’exprimer leur avis à leurs pasteurs, de s’adresser aux autorités en cas de problème… nous faisons ce que l’Église nous permet de faire.

Je vous demande de prier l’Esprit Saint pour que je puisse continuer mes responsabilités en cherchant toujours à servir la charité et la vérité. Je vous demande à tous – spécialement aux prêtres – d’être vous aussi des artisans de la charité et de la vérité et je vous assure que je prie pour vous.

Notre réponse : Pitié Monseigneur ! Comment peut-on chercher à servir la charité et la vérité sans rencontre ? sans dialogue ? sans faire œuvre de charité ? Si les exclus doivent dans l’Église faire l’objet d’une attention particulière, pourquoi pas nous ?

Des personnes en toute bonne foi croient ce qui est écrit dans les tracts et courriels de ladite association. Ils croient donc qu’il ne s’agit que d’une question de forme liturgique, que leur évêque est injuste en refusant ce genre de célébration alors que le pape demande aux évêques (sans leur en faire une obligation) de se montrer larges et généreux pour que certains catholiques puissent y avoir accès. Accueillez ces personnes et éclaire-les de votre mieux. Soyez charitables aussi envers les « meneurs » si vous en connaissez. Vous pouvez constater que certains ont bien besoin d’être éclairés sur ce qu’est la communion ecclésiale ou l’obéissance à l’évêque ou entra la Tradition. Soyez en même temps lucides et repérez les origines et les enjeux des demandes et des démarches, le vocabulaire et les méthodes employées, les arguments avancés.

Réponse : Pourquoi l’association pour la Paix liturgique serait-elle de mauvaise foi ? Comment expliquer que le Saint-Père a permis à ces fidèles de vivre leur foi selon leur sensibilité liturgique ? Monseigneur Daucourt reconnaît que Jean-Paul II a invité les évêques, même s’il ne leur en fait pas obligation, à appliquer dans leur diocèse dans un souci de paix, les privilèges du motu proprio Ecclesia Dei ? Le pape a-t-il tort d’être bienveillant ? Les fidèles qui désirent vivre leur foi au rythme de la liturgie traditionnelle sont-ils tous des benêts ? De grâce, Monseigneur, œuvrez pour la vraie paix des cœurs et des âmes !

Il peut être utile pour nous tous, quand nous avons connaissance des noms de personnes membres de ladite association, de vérifier leur appartenance effective à une communauté paroissiale du diocèse ou à un mouvement ecclésial reconnu ou encore à un service d’Église.

Notre réponse : Ce terrible paragraphe répond à une remarque que nous font souvent les prêtres que nous rencontrons : « Nous ne voyons pas dans nos paroisses de fidèles de sensibilité traditionnelle » Et pourtant ils existent ! Et pourtant ils sont très nombreux ! Mais ils se taisent car ils ne veulent pas faire d’histoire, ou bien ils s’exilent hors du diocèse, ou même arrêtent de pratiquer, car les fidèles de sensibilité traditionnelle ne sont pas meilleurs que les autres ! (voir sur notre site les résultats du sondage Ipsos). Mais quels sont ces critères dont parle l’évêque ? À quoi correspond ce fichage ? Va-t-on délivrer des certificats de catholicité aux fidèles qui sont jugés « dans la ligne » ? Et les autres, va-t-on les « excommunier » ?

Beaucoup d’entre vous n’ont jamais entendu parler de l’affaire qui fait l’objet de mon message. Moi-même je n’ai eu contact qu’avec une personne qui m’a ensuite écrit. J’ai aussi reçu une lettre d’un couple auquel j’ai répondu. À part cela, en cette première année de mon ministère épiscopal dans les Hauts-de-Seine, jamais un prêtre, un diacre ou un laïc ne m’a dit qu’il y avait des problèmes avec des personnes demandant des célébrations de messe dans les anciennes formes de rite latin.

Notre réponse : Faut-il que nous nous épuisions, contre ces allégations incroyables, à rappeler que dès 1985 des démarches ont été faites auprès de Monseigneur Favereau, de ses vicaires, puis ensuite à plusieurs reprises. Nous dira-t-on que tout cela a été perdu et oublié ? Des vicaires généraux ont été en contacts avec les demandeurs… N’agissent-ils pas à la demande de l’évêque ? Dans la continuité, et depuis juin 2002, une nouvelle demande a été entreprise, par courrier, par oral, avec insistance et sans que cela débouche même sur un quelconque rendez-vous… Monseigneur, notre association même vous a écrit en juin 2003 et vous ne nous avez jamais répondu… Pourquoi faire silence sur tout cela ? Des dates, des personnes, des faits sont cités… et on continue tranquillement de dire « personne n’en a jamais parlé »… De qui se moque-t-on ?

Restons dans la communion pour servir Dieu et les hommes. J’ai rappelé les enjeux et les moyens de la mission dans ma lettre pastorale. Je vous y renvoie.

Notre réponse : Monseigneur, nous sommes catholiques ! Nous souhaitons vivre en communion avec notre Église ! Vous avez déclaré de très nombreuses fois que vous étiez au service des pauvres et des exclus, alors, soyez bon et généreux comme un père et un chef doit l’être et accueillez-nous loyalement dans notre diocèse. Vous avez plusieurs fois déclaré (dans La Croix en août 1955, repris dans « Gérard Daucourt, une vie d’évêque » p 91) que « l’on devrait donner aux Tsiganes ce que l’on a donné aux fidèles attachés à la liturgie traditionnelle » ; j’espère pour eux que vous serez plus généreux pour les Tsiganes que vous l’avez été pour nous car enfin, de quoi parlez-vous ? Alors que dans votre diocèse, comme dans cinquante autres, rien n’a été donné et que certains n’hésitent pas à préférer nous voir quitter l’Église plutôt que d’œuvrer à une nécessaire réconciliation. Monseigneur, nous ne vous demandons rien d’autre que d’être traités avec justice et respect. Oui, Monseigneur, nous vous demandons comme saint Paul « N’ayez de dette envers personne sinon celle de l’amour mutuel » (Rom 13,8).

REFLEXIONS DE PAIX LITURGIQUE

1 - En novembre 2003, l’évêque ne reçoit pas les fidèles car il veut savoir qui sont ces personnes curieuses qui veulent dialoguer.
En 2008 l’évêque ne reçoit ,ni n’a toujours reçu aucun fidèle. Est-ce parce qu’il sait qui nous sommes et ce que nous désirons ? Est-ce parce que ce que les fidèles demandent n’est ni plus ni moins, et par anticipation, l’application concrète du Motu Proprio de Benoît XVI ?
C’est une déclinaison bien connue mais peu loyale du vieux précepte épiscopal aux termes duquel il n’y a pas de demande, soit qu’on prétende qu’on ignore tout de cette demande ou de ses auteurs, soit qu’on décide que cette demande est irrecevable pour tel ou tel motif. L’important est de retomber sur ses pattes : il n’y a pas de demande, un point c’est tout !

2 - En 2008, le scandale de la situation d’exclusion des fidèles du diocèse de Nanterre attachés à la liturgie traditionnelle de l’Eglise n'est toujours pas réglé et nous n'avons toujours pas pu rencontrer notre évêque. Pendant six années, malgré nos innombrables demandes, nos déplacements à l’évêché pour demander un rendez-vous, nos multiples tentatives, Monseigneur Daucourt a toujours refusé de discuter et de se mettre autour d’une table pour dialoguer en chrétien.

3 – Cinq ans après, on attend toujours le « dossier pour les "éclairer "(NDLR : les membres du Conseil presbytéral et du Conseil épiscopal), leur donner les raisons de ma position actuelle et des informations sur l’histoire et les enjeux pastoraux de ce genre d’affaire ».
Dans le même genre, on se souvient comment Monseigneur Daucourt, lors d’une déclaration publique à Notre-Dame de Pentecôte à la Défense le 20 novembre 2003 avait annoncé un dossier sur les traditionalistes à l’endroit de qui, il savait des choses « très graves et très dangereuses ».
On le voit bien, il n’y a pas de dossier, il ne s’agit que de mots pour faire peur et justifier l’injustifiable apartheid liturgique qui continue aujourd’hui encore, cinq ans après ces accusations manipulatrices.

4 – Face au scandale, quelques voix se sont élevées discrètement dans l’épiscopat français. Le président de la Conférence épiscopale (de l’époque) essayait de trouver des solutions et ne comprenait pas... , l'évêque de Dax téléphonait à son confrère de Nanterre pour l'inviter - sans succès - à ouvrir un dialogue, l’évêque d’Orléans faisait également part de son incompréhension face à cette obstination épiscopale. Pourtant, cinq ans après, le scandale continue, le mur de la honte est toujours bien là et malgré les déclarations d’intention des uns ou des autres, les pirouettes et les manipulations, la réalité est que des centaines de familles du diocèse de Nanterre ne trouvent pas dans leurs propres paroisses, la nourriture spirituelle dont le Motu Proprio de Benoît XVI rappelle pourtant toute la légitimité et l’opportunité.

A 15 jours de la visite du Pape en France, ce scandale immense paraît d’autant plus décalé et incompréhensible.